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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 10:41

 

 

 

Toujours ce projet de Création...

Qui nous voit rapsodes et témoins de la synchronicité des esprits et des idées...

Impliqués dans la recherche , encore une fois, chorale, et sans sujet...

Toujours dans ce temps d'Attente et de Re-Création…

Lecture/Langage/Parole...

Simples et Exigeantes

... Jusqu'à r/en/vers/er sa propre physionomie...

... Jusqu'à se rendre... lointain(s)...

 

L'existence d'une ombre dépend de la lumière,

mais l'existence de la lumière ne dépend pas de l'ombre...

 

De l'être de surface à l'Habitant Occulte... suivre le fil brillant, protéger les sentiers lumineux, tisser une œuvre inviolée, aiguiser les lances étincelantes, tailler les marches par lesquelles parvenir aux plans secrets...

des Âges de l'Intuition...

des Ancêtres des Aubes lumineuses...

 

Renouveler les relations actuelles, anormales, irritantes et fausses

en une Offrande, Une et Commune.

Et, en attendant les Invasions de l'Infini , dans le silence de la chambre secrète, célébrer l'apparition, sonore et visuelle, de cet effort... vers

« le fondement en haut ».

En conversation intime avec l' Ir-réalisé,

en étant à la fois enregistreur, traducteur, transmetteur.

Sachant aussi que tant qu'une canne est sectionnée , on ne lui confie pas de secrets.

 

Et alors... dans les multiples mises en scène contemporaines…

pour re-con-joindre ce qui a été séparé avec la force et vivre l'ambivalence du sacré entre rejet et attirance...

sup-porter la suspicion de la part d'une culture indifférente et bon marché vis-à-vis des cultures soi-disant minoritaires, qui essayent d'apporter des valeurs « autres » et, surtout, irréductibles à la marchandisation générale de la vie... et à l'assujettissement progressif des individus...

rendre possible de se rendre imperceptibles / pas reconnaissables en tant qu'identités socialement constituées...

en habitant des lieux ambigus... en laissant des traces im-prévues... rien qu'un instant ... dans ces Lab/Oratoires d'Explorations de Nouveaux Langages... l'Inter/Prise et la Galerie d'Appartement à Salerno, Temp(i)o 2000 à Athènes, Le Gnac à Créteil/Paris...

Des lieux étranges, singuliers, multiples, mobiles, en « situation pénétrable », en mouvement imprévisible, qui interrogent et s'interrogent.

Des sites-non sites, des attitudes, des actions... des ouvertures, même à l'errance, aussi avec quelque chose du charlatan (Socrate), dans une patience ardente, en face des cauchemars, des racontars opacifiés des prêcheurs de la nécessité absolue...

Des r-ésistances communes devant la résignation isolée. Pénétrés par cette démangeaison de (se) connaître, qui rend soupçonneux et, donc, suspect... et qui confie « aux pensées leur avenue de rêves ».

Un type de destin dans un élément transitoire.

Qui déjoue le scandale d'un « arrivisme » des « trucs » et des « recettes »... Qui aspire à mobiliser l'immobile, contester l'incontestable, engourdir pour dégourdir, jongler avec les contenus... pour les nier et/ou les ré-créer ;

en dépit du malaise suscité par la contradiction ; cependant, prélude de réminiscence... Vers un savoir ailé, subtil ; des pensées agiles et déliées...

 

Ainsi, au Mans, depuis le printemps 2009, enivré par cette ancienne cité grave et forte, et en son nouveau lab/oratoire « Ghost Art Gallery » lieu de parcelles in-signifiantes, d'incidents minuscules, pré-liminaires et pré-sérieux, Extrême Jonction, sans la superstition du « définitif », persiste dans son rêve eutopique d'interprétation et de trans-form-ation... de temps en temps taupe, tantôt serpent, parfois oiseau ...

À chaque instant, fêtant la pensée/ses promesses énigmatiques/tissant des relations harmonieuses avec des zones de non-connaissance, d'ignorance constitutive, s'efforçant de donner consistance à son savoir...

 

Avec les « Conversations Cyberdada et Autres Rencontres » (mai 2009) qui ont descellé le tout récent « chantier d'idées » du Mans, Extrême Jonction, de plus en plus dérobé à l'intégration, a raconté son chemin nomade d'art et de vie...

Un chemin en mouvement dans les images d'un temps... im-muable...

autant... qu'il se trans-forme...

Une histoire qu'il n'aurait pas pu raconter sans évoquer ceux qui en ont été les compagnons et les complices... qui ont été nombreux... chacun unique et irremplaçable... En cette circonstance, il a été accompagné, en particulier par Anton Perich et Marco Fioramanti, artistes résistants et respectivement directeurs des revues « Night New-York » et « Night Italia ».

Avec un petit clin d'œil aussi à l'histoire de l'art…

(un Polaroid qui représente un des premiers graffitis de Keith Haring, qui a participé avec le groupe à une exposition collective en 1983).

Et, en outre, toujours selon la vision d'un espace qui soit un temple/temps, où les connaissances puissent circuler et surtout s'intégrer dans la vie et dans la pensée de tous, avec l'ouverture à quelques jeunes créateurs locaux.

 

Au printemps 2010, en réalisant « Les errances de l'eau », rencontres internationales de mail art et vidéo art, résumé des trois dernières éditions du Festival International de l'eau/La Chiena/Campagna (en 2007, 2008 et2009), nées d'un concept de l'artiste multidisciplinaire Angelo Riviello (avec la collaboration pour la dernière édition, du critique d'art Cataldo Colella), Extrême Jonction a voulu saluer l'authenticité et l'engagement de cet artiste, qui chaque année fait honneur à sa ville pleine d'histoire et de beautés cachées, parfois oubliées. Et qui depuis 1982 la transforme en laboratoire d'expérimentations internationales pour les artistes, citoyens du monde, impliqués dans les recherches les plus différenciées.

« Dans la ville de Campagna, jusqu'aujourd'hui, les eaux de la rivière Tenza sont détournées dans les rues du centre historique, donnant lieu à un événement exceptionnel d'origine ancienne, peut-être unique dans le monde, entre mythologie, histoire et réalité... Après le tremblement de terre tragique de 1980, j'eus l'idée de récupérer et de transformer cet événement en œuvre d'art, faisant d’un côté avant tout référence à mes travaux sur la mémoire, depuis 1975... Un 'work in progress de plus 30 ans d'activité'... et de l'autre au Land Art, et aussi pour quelques vers, à l'œuvre de Joseph Beuys. » (Angelo Riviello)

Et comme la rivière Tenza envahit chaque été les rues de Campagna, l'artiste inter/média new-yorkaise Lulu LoLo a envahi les rues de la ville du Mans avec ses performances, subtiles et étonnantes... LuLu LoLo, page et plume, matière et forme, jeu et geste... spécialiste de la Collecte de Poussière.

« La poussière que je ramasse constitue un microcosme de notre culture et de notre civilisation. » (Lulu LoLo) LuLu a ramassé donc la poussière de la ville pour la purifier et la célébrer en tant qu’œuvre d’art.

(Dans d’autres performances, l'artiste a ramassé la poussière dans les principaux musées de Gênes, Paris et New-York.)

Ses performances sur site invitent le public à interagir, comme cela a été mis également en évidence dans sa dernière performance (Cosmic Grand Prix) à la Ghost Art Gallery du Mans. Au terme de l'action, la « divine eau » de la rivière Tenza di Campagna et la « divine poussière » du Mans, portées par les « Cosmic's voitures de course », ont été aspergées sur le site par la performeuse dans un acte de consécration pour la guérison de la terre.

Symbolisme, ritualisme, mémoire et mythe...

Cette dernière exposition, rendant la parole à l’eau, à sa peine infinie, avec sa grande et parfois féroce actualité, a voulu être un moment de réflexion où se sont mêlés, encore une fois, l’art, la science, la philosophie, en une synthèse qu’aurait souhaitée Deleuze. Un partage du sensible et des savoirs dans l’esprit du singulier collectif.


Et alors, comme l’eau « comble» le vide, les artistes chercheurs cyberdada se risquent à « combler » le vide de cette époque de nouveau fascisme, global et culturel, où l’on a perdu la source et le vrai sens du « faire de l’art ».

Bachelard écrivait : « Une goutte d’eau pure peut suffire à purifier un océan, une goutte d’eau impure suffit à souiller un univers »...

 

Que chacun, depuis son propre lab/oratoire, aspirant, sans relâche, à l'affirmation impersonnelle, continue à insinuer ses gouttes de feu purificateur...

 

 

 

Eva Rachele Grassi

 

 

  (publié sur la revue "Night Italia" "Extralight" ,  juillet 2010)

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