Dans la communauté des artistes, nous avons tous été tétanisés d'apprendre la mort de Stepk
Stepk était parmi nous une figure qui incarnait à la fois une forme d'enthousiasme que l'on pourrait dire presque naïf, mais de cette naïveté propre aux enfants qui redoublent quand elle transpire d'un corps de 40 ans .
Un enfant dont la pureté dans la détermination ne faisait aucun doute , avec Stepk il n'y avait aucune florifère, aucune concession, il en était diamétralement opposé .
Sa détermination faisait de lui une sorte de guerrier, un Lancelot du lac me disait justement Gaspard, et plus précisément un Lancelot de la peinture, puisque, c'est dans celle ci qu'il plongeait de tout son corps pour aller dans un arrière monde chercher ses gueules d'anges écarquillés.
C'est sûr, il manquait pas de culot tout de même pour appeler cela des "gueule d'ange".
Mais ses visages étaient effectivement des sortes de radiations atomiques projetées sur ses papiers, morceaux de chair à nu, retournés. Et ces êtres, créatures de Franqueinstein ou sorte de Quasimodo avaient effectivement mille fois plus d'humanité que ces visages fermés que nous croisons et que nous portons si souvent.
Pour autant voila cet enfants militant politique car chez stepk on ne travaillait jamais en solo, sa dernière expo EX Nihilo l'attestait une nouvelle fois, cet enfant guerrier, ce moine fou à eu ce geste, ce dernier geste qui ne peut que tous nous stupéfier ! Nous démoraliser et dans un premier temps apparaitre en nos consciences comme ce qui serait l'aveu dune démission !
Dans son introduction écrite avec Gaspard du catalogue ExNihilo, il nous dit ceci, "il nous faut à tout pris trouver l'antidote", ceci était une forme de testament , je me répète , il nous faut à tout pris trouver l'antidote virale de ce qui en chacun de nous est là au creux de nos reins, il écrivait noir sur blanc: " la Fatalité et la Renonciation"
Voila ce que ce chevalier avait principalement en ligne de mire: la fatalité et la renonciation.
Alors pouvons nous croire aujourd'hui un instant, que le dernier geste de Stepk s'inscrirait, se graverait, comme si lui même avait pactisé avec ses propres démons ?
C'est là que de tout mon corps, je tiens à vous dire que non, NON Stepk n'est pas tombé dans le fatalisme et la renonciation; c'est bien au contraire que s'il a cédé à cette pulsion de mort, c'est à partir, je dis bien à partir d'une pulsion plus grande qui était une pulsion de vie. C'est précisément parce qu'il ne pouvait supporter l'idée de céder à un monde sans peinture et sans les idéaux qui la porte, qu'il a préféré donner son corps mort plutôt que de baisser la garde, plutôt que de rentrer dans la cohorte des innocents aux mains pleines.
Son geste peut alors être renversé, ce n'est plus celui d'un fatum, d'un Stepk, ou plutôt d'un Spektr qui jetterait ses armes en disant vous avez gagné ! NON jamais jamais Stepk, le Stepk que nous connaissons n'aurait agit ainsi .
C'est pourquoi cette mort doit être renversée du coté de la vie, même si une telle parole peut être évidemment insupportable à entendre pour ses proches, et je m'en excuse par avance, mais je pense qu'il en va ici à la fois de la figure, que nous garderons de Stepk, de sa détermination farouche et de son amour des autres, comme il en va de notre rage à chacun de nous, à reprendre son flambeau qu'il aura tenu comme une étoile filante avec tant de détermination et de beauté .
Ainsi dans nos peintures et dans nos gestes futurs, Stepk restera en surimpression comme une figure emblématique de la détermination et de l'espoir en une humanité meilleure à laquelle il espérait tant.